| | Poèmes | |
| | Auteur | Message |
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Civili Satan
Nombre de messages : 4961 Age : 36 Localisation : Mouff' rue Date d'inscription : 06/10/2004
| Sujet: Poèmes Dim 15 Jan - 19:32 | |
| Hey !
On a un peu parlé de zik ici (et faut le faire sur un forum de sourds !), mais pas tellement de poésie.
Alors, vos poèmes (ne pas confondre avec chansons !) préférés, vos poètes préférés, vos recueils préférés ?
C’est vrai que c’est un « art » en déperdition face à la montée de l’audiovisuel, mais il ne tient qu’à nous de le faire survivre. | |
| | | Sofi Dieu
Nombre de messages : 2419 Localisation : Panam' Date d'inscription : 19/10/2004
| Sujet: Re: Poèmes Dim 15 Jan - 23:58 | |
| "Je suis comme je suis" de Prévert, je l'aime beaucoup ! (je le remet pas car Cyrano l'avait mis qqpart dans le forum) | |
| | | Kley Satan
Nombre de messages : 2805 Date d'inscription : 12/01/2005
| Sujet: Re: Poèmes Lun 16 Jan - 2:45 | |
| Celui que je préfère, c'est "Liberté", de Paul Eluard - Citation :
- Liberté
Sur mes cahiers d'écolier Sur mon pupitre et les arbres Sur le sable de neige J'écris ton nom
Sur les pages lues Sur toutes les pages blanches Pierre sang papier ou cendre J'écris ton nom
Sur les images dorées Sur les armes des guerriers Sur la couronne des rois J'écris ton nom
Sur la jungle et le désert Sur les nids sur les genêts Sur l'écho de mon enfance J'écris ton nom
Sur tous mes chiffons d'azur Sur l'étang soleil moisi Sur le lac lune vivante J'écris ton nom
Sur les champs sur l'horizon Sur les ailes des oiseaux Et sur le moulin des ombres J'écris ton nom
Sur chaque bouffées d'aurore Sur la mer sur les bateaux Sur la montagne démente J'écris ton nom
Sur la mousse des nuages Sur les sueurs de l'orages Sur la pluie épaisse et fade J'écris ton nom
Sur les formes scintillantes Sur les cloches des couleurs Sur la vérité physique J'écris ton nom
Sur les sentiers éveillés Sur les routes déployées Sur les places qui débordent J'écris ton nom
Sur la lampe qui s'allume Sur la lampe qui s'éteint Sur mes raisons réunies J'écris ton nom
Sur le fruit coupé en deux Du miroir et de ma chambre Sur mon lit coquille vide J'écris ton nom
Sur mon chien gourmand et tendre Sur ses oreilles dressées Sur sa patte maladroite J'écris ton nom
Sur le tremplin de ma porte Sur les objets familiers Sur le flot du feu béni J'écris ton nom
Sur toute chair accordée Sur le front de mes amis Sur chaque main qui se tend J'écris ton nom
Sur la vitre des surprises Sur les lèvres attendries Bien au-dessus du silence J'écris ton nom
Sur mes refuges détruits Sur mes phares écroulés Sur les murs de mon ennui J'écris ton nom
Sur l'absence sans désir Sur la solitude nue Sur les marches de la mort J'écris ton nom
Sur la santé revenue Sur le risque disparu Sur l'espoir sans souvenir J'écris ton nom
Et par le pouvoir d'un mot Je recommence ma vie Je suis né pour te connaître Pour te nommer
Paul Eluard in Poésies et vérités 1942 Ed. de Minuit, 1942 | |
| | | aL
Nombre de messages : 22 Localisation : dans le champagne Date d'inscription : 10/01/2006
| Sujet: Re: Poèmes Lun 16 Jan - 16:45 | |
| Queneau, à coup sûr!
Ce soir, Si j'écrivais un poème pour la postérité? fichtre la belle idée
je me sens sûr de moi j'y vas et à la postérité j'y dis merde et remerde et reremerde drôlement feintée la postérité qui attendait son poème
ah mais
et... de Verlaine (pour ceux qui sont choqués du poème précédent^^)
Je ne sais pourquoi Mon esprit amer D'une aile inquiète et folle vole sur la mer. Tout ce qui m'est cher, D'une aile d'effroi Mon amour le couve au ras des flots. Pourquoi, pourquoi ? Mouette à l'essor mélancolique, Elle suit la vague, ma pensée, À tous les vents du ciel balancée, Et biaisant quand la marée oblique, Mouette à l'essor mélancolique. Ivre de soleil Et de liberté, Un instinct la guide à travers cette immensité. La brise d'été Sur le flot vermeil Doucement la porte en un tiède demi-sommeil. Parfois si tristement elle crie Qu'elle alarme au loin le pilote, Puis au gré du vent se livre et flotte Et plonge, et l'aile toute meurtrie Revole, et puis si tristement crie ! Je ne sais pourquoi Mon esprit amer D'une aile inquiète et folle vole sur la mer. Tout ce qui m'est cher, D'une aile d'effroi Mon amour le couve au ras des flots. Pourquoi, pourquoi ? | |
| | | Tarzolle Lilith
Nombre de messages : 2171 Localisation : Quelque part en Savoie... Date d'inscription : 07/10/2004
| Sujet: Re: Poèmes Lun 16 Jan - 20:39 | |
| "Le dormeur du val"
- Citation :
- C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons D'argent; où le soleil de la montagne fière, Luit; C'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort; il est étendu dans l'herbe, sous la nue, Pale dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme: Nature, berce-le chaudement: il a froid.
Les parfums ne font plus frissonner sa narine; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine Tranquille. Il a deux trous rouges au coté droit.
[i]Arthur Rimbaud | |
| | | Sofi Dieu
Nombre de messages : 2419 Localisation : Panam' Date d'inscription : 19/10/2004
| Sujet: Re: Poèmes Lun 16 Jan - 21:37 | |
| - Tarzolle a écrit:
- "Le dormeur du val"Arthur Rimbaud
Un peu...macabre, non ? | |
| | | Kley Satan
Nombre de messages : 2805 Date d'inscription : 12/01/2005
| Sujet: Re: Poèmes Lun 16 Jan - 22:31 | |
| - Sofi a écrit:
- Tarzolle a écrit:
- "Le dormeur du val"Arthur Rimbaud
Un peu...macabre, non ? Aaah, t'as que ce mot à la bouche, toi Un autre poème que j'aime beaucoup et que tu trouveras sans doute aussi macabre :p : - Citation :
Barbara
Rappelle-toi Barbara Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là Et tu marchais souriante Épanouie ravie ruisselante Sous la pluie Rappelle-toi Barbara Il pleuvait sans cesse sur Brest Et je t'ai croisée rue de Siam Tu souriais Et moi je souriais de même Rappelle-toi Barbara Toi que je ne connaissais pas Toi qui ne me connaissais pas Rappelle-toi Rappelle-toi quand même ce jour-là N'oublie pas Un homme sous un porche s'abritait Et il a crié ton nom Barbara Et tu as couru vers lui sous la pluie Ruisselante ravie épanouie Et tu t'es jetée dans ses bras Rappelle-toi cela Barbara Et ne m'en veux pas si je te tutoie Je dis tu a tous ceux que j'aime Même si je ne les ai vus qu'une seule fois Je dis tu a tous ceux qui s'aiment Même si je ne les connais pas Rappelle-toi Barbara N'oublie pas Cette pluie sage et heureuse Sur ton visage heureux Sur cette ville heureuse Cette pluie sur la mer Sur l'arsenal Sur le bateau d'Ouessant Oh Barbara Quelle connerie la guerre Qu'es-tu devenue maintenant Sous cette pluie de fer De feu d'acier de sang Et celui qui te serrait dans ses bras Amoureusement Est-il mort disparu ou bien encore vivant Oh Barbara Il pleut sans cesse sur Brest Comme il pleuvait avant Mais ce n'est plus pareil et tout est abîmé C'est une pluie de deuil terrible et désolée Ce n'est même plus l'orage De fer d'acier de sang Tout simplement des nuages Qui crèvent comme des chiens Des chiens qui disparaissent Au fil de l'eau sur Brest Et vont pourrir au loin Au loin très loin de Brest Dont il ne reste rien.
Jacques Prévert | |
| | | Enolia Déesse
Nombre de messages : 3047 Localisation : Au choix: Nice- Marseille - Montpellier - Paris Date d'inscription : 16/10/2004
| Sujet: Re: Poèmes Lun 16 Jan - 22:53 | |
| je vais donner un poème très connu: " Le Lac" de Charles Baudelaire - Citation :
- Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour ?
Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s'asseoir !
Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,
Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.
Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.
Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos ;
Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
Laissa tomber ces mots :
" Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !
" Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
Oubliez les heureux.
" Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m'échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l'aurore
Va dissiper la nuit.
" Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ;
Il coule, et nous passons ! "
Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse,
Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur,
S'envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur ?
Eh quoi ! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus !
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus !
Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez ?
Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous, que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !
Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux.
Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés.
Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire,
Tout dise : Ils ont aimé ! | |
| | | aL
Nombre de messages : 22 Localisation : dans le champagne Date d'inscription : 10/01/2006
| Sujet: Re: Poèmes Lun 16 Jan - 23:18 | |
| - Tarzolle a écrit:
- "Le dormeur du val"
- Citation :
- C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons D'argent; où le soleil de la montagne fière, Luit; C'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort; il est étendu dans l'herbe, sous la nue, Pale dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme: Nature, berce-le chaudement: il a froid.
Les parfums ne font plus frissonner sa narine; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine Tranquille. Il a deux trous rouges au coté droit.
[i]Arthur Rimbaud c'est marrant, je faisais partie d'un jury d'attestation de bonne pratique en LPC, y'a un bail de cela... et une fille avait codé Le dormeur du Val... serait-ce toi? | |
| | | Sofi Dieu
Nombre de messages : 2419 Localisation : Panam' Date d'inscription : 19/10/2004
| Sujet: Re: Poèmes Lun 16 Jan - 23:21 | |
| - Kley a écrit:
- Sofi a écrit:
- Tarzolle a écrit:
- "Le dormeur du val"Arthur Rimbaud
Un peu...macabre, non ? Aaah, t'as que ce mot à la bouche, toi
Ah bon? Je l'ai dit combien de fois ? | |
| | | Tarzolle Lilith
Nombre de messages : 2171 Localisation : Quelque part en Savoie... Date d'inscription : 07/10/2004
| Sujet: Re: Poèmes Mar 17 Jan - 0:35 | |
| - aL a écrit:
- Tarzolle a écrit:
- "Le dormeur du val"
- Citation :
- C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons D'argent; où le soleil de la montagne fière, Luit; C'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort; il est étendu dans l'herbe, sous la nue, Pale dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme: Nature, berce-le chaudement: il a froid.
Les parfums ne font plus frissonner sa narine; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine Tranquille. Il a deux trous rouges au coté droit.
[i]Arthur Rimbaud c'est marrant, je faisais partie d'un jury d'attestation de bonne pratique en LPC, y'a un bail de cela... et une fille avait codé Le dormeur du Val... serait-ce toi? Morte de rire... Apparement oui... !!! c'est bien moi. A moins qu'il y ait une autre qui ait fait la meme chose que moi. Je l'avais passé en été 2000 à Valmorel. T'as été là-bas ? | |
| | | Mykir Cerbère
Nombre de messages : 302 Localisation : Panam' Date d'inscription : 07/10/2004
| Sujet: Re: Poèmes Sam 8 Avr - 21:47 | |
| - Enolia a écrit:
- je vais donner un poème très connu:
"Le Lac" de Charles Baudelaire
:affraid: :affraid: :affraid: :affraid: :affraid: :affraid: :affraid: "Le Lac" n'est PAS de Baudelaire!!! C'est le premier poème des Méditations Poétiques de Lamartine! | |
| | | Enolia Déesse
Nombre de messages : 3047 Localisation : Au choix: Nice- Marseille - Montpellier - Paris Date d'inscription : 16/10/2004
| Sujet: Re: Poèmes Dim 9 Avr - 1:46 | |
| - Mykir a écrit:
- Enolia a écrit:
- je vais donner un poème très connu:
"Le Lac" de Charles Baudelaire
:affraid: :affraid: :affraid: :affraid: :affraid: :affraid: :affraid:
"Le Lac" n'est PAS de Baudelaire!!! C'est le premier poème des Méditations Poétiques de Lamartine! Je vais copier 50fois: "le Lac" de Lamartine! Pourtant, c'est Baudelaire, dans son receuil les Fleurs du Mal qui prend pour thème le Temps, par exemple pour le poème l'Horloge. D'où ma confusion avec Lamartine... ce dernier est bien à l'origine des couleurs bleu blanc rouge du drapeau français? j'espère ne pas me tromper encore.. | |
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| Sujet: Re: Poèmes | |
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